Ils sont fous, ces Romains!

Je suis distraitement tombé sur une citation, dernièrement :

« Prouver la vérité de ce qu’on affirme, se concilier la bienveillance des auditeurs, éveiller en eux toutes les émotions qui sont utiles à la cause. »

Ça pourrait être d’un guru du marketing. Si les deux derniers points sont généralement acceptés, le premier, lui, ne fait certainement pas l’unanimité. La vérité est un oiseau rare dans le monde de la publicité.

Oui, on trouve des apôtres de la communication responsable qui posent les bonnes questions : « Le message est-il honnête et signifiant ? » ou encore « L’objet de la diffusion répond-il à un besoin individuel ou collectif socialement et écologiquement justifiable ? » et « Quelle est la valeur de son avantage distinctif… » (descommunicationsquifontmouche.com).

Mais on en trouve beaucoup plus qui ne se posent qu’une seule question : est-ce que ça rapporte ? Puis ils affirment des âneries irréfléchies et irresponsables en misant sur les émotions qu’ils éveillent.

Il y a une annonce télé d’une grande compagnie très réputée qui dit : « …vous aide à prévenir un accident, avant même qu’il ne se produise ». Le corollaire étant qu’on peut prévenir un accident après qu’il se soit produit.

Et la citation au début ? Elle est de Cicéron, un philosophe romain né 106 ans av. J.-C. Il parlait de la rhétorique. Incroyable.

Mais qu’est-ce qu’on a perdu en écartant la culture classique de notre enseignement ? On l’a remplacé par quoi, au juste ? La culture immédiatique ?



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